<p>Comme chaque année, ce 1er décembre est la journée mondiale de lutte contre le VIH/SIDA. L’occasion pour Génération qui ose d’aller à la rencontre de deux porteuses de la maladie. En Guinée, de nombreuses personnes atteintes du virus du SIDA cachent leur statut de séropositif à leurs proches. Et pour cause, la peur d’être mis…</p>
Comme chaque année, ce 1er décembre est la journée mondiale de lutte contre le VIH/SIDA. L’occasion pour Génération qui ose d’aller à la rencontre de deux porteuses de la maladie. En Guinée, de nombreuses personnes atteintes du virus du SIDA cachent leur statut de séropositif à leurs proches. Et pour cause, la peur d’être mis au ban de la société. D’autres apprennent à vivre « normalement » avec la maladie. C’est le cas de ces deux dames…
Dame S. fait partie de ces femmes qui n’ont pas accepté de révéler leur statut de séropositive, même à leurs propres enfants. Ce qui explique qu’elle soit encore exempte de la stigmatisation habituelle des personnes connues comme séropositives. « Ils savent que je suis souffrante, mais pas de quelle maladie. Je n’ai rien dit. Je ne dis rien parce que quand tu informes les gens, ils te fuient. S’ils voulaient t’aider, ils ne le feront plus. Car ils ne se demandent pas comment tu as eu la maladie. Ils vont s’imaginer des choses alors que la transmission se fait aussi de mère à enfant. Mon mari est décédé et je n’ai pas dis à mes enfants comment. Je viens donc seule suivre le traitement », nous a-t-elle confié.
Contrairement à elle, quelques proches de Dame K., mère de deux enfants, sont au courant de son statut. Elle est même soutenue par ceux-ci dans son traitement. Mais elle doit peut-être cette aide au fait que son époux soit aussi atteint du virus. Avec le sentiment d’être moins rejetés à Conakry, ils s’y sont désormais s’installés. Là, ils ont le sentiment d’avoir fuir les commentaires et regards déplacés. « Depuis mai 2007, je suis là. Depuis que je suis arrivée à Conakry, je vis mieux. Au moment où je rentrais, j’avais des problèmes. J’avais fait une fausse couche. D’abord, ça m’a créé des problèmes. Maintenant, nous sommes venus ici, on m’a pris en charge. J’ai suivi le règlement d’ici, j’ai très bien pris mes médicaments. Je n’ai jamais manqué aux rendez-vous. Je ne suis pas isolée ni dans ma famille, ni dans mon entourage. J’étais enceinte, je ne savais pas. C’est après que la situation s’est gâtée que nous sommes venus. Je faisais des tests, mais on ne me disait rien. A l’époque, les gens cachaient la maladie, même les médecins. Tous mes enfants savent mon statut, mais le reste de ma famille, mes parents, non. Quand je suis tombée malade, ceux qui m’ont accompagné ici ont su ma séropositivité. Leur regard sur moi n’a pas changé, nos relations non plus. Car mon mari aussi est séropositif. C’est lui qui a découvert son statut avant moi. Je n’ai que deux enfants. C’est après les avoir mis au monde qu’on a eu cette maladie, puisque mon mari était parti en mission. Peut-être qu’il l’a contracté là-bas. En tout cas je ne sais pas comment lui-même il l’a eu. On se pose la question. Mais notre couple tient », témoigne notre interlocutrice.
Les patients invités à partager leur statut…
Pour pallier à cette situation, le centre Dream de Dixinn qui effectue la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA aide ses patients à partager leur statut avec leurs proches, tout en les invitant à les amener à se faire dépister. « Chaque patient a son histoire. Il y en a qui demandent de l’aide pour annoncer la nouvelle à leurs familles ou à leurs partenaires. D’autres ne veulent pas du tout, surtout chez les femmes, par peur du divorce, de la stigmatisation… Pour ceux qui demandent de l’aide pour partager leur statut à leurs proches, on a des manières. On invite le partenaire, on fait une simulation de dépistage et quand ça réussit, l’annonce est faite par la personne contaminée à son partenaire. Toutefois, avec d’autres personnes, cette technique ne marche pas. Mais on les conseille toujours de partager leur statut à la famille. Et s’ils ont des petits enfants dans la famille, de les faire venir pour le dépistage, de faire venir son partenaire ou sa famille pour le dépistage », explique Fatoumata Sylla, coordinatrice des centres Dream en Guinée, rencontrée au bureau de Dixinn.
Taux de prévalence « relativement » faible
La prévalence du VIH/Sida en Guinée est relativement faible. En effet, on compte environ 120 000 personnes séropositives, soit environ 1,7 % des habitants du pays, d’après les chiffres de l’ONUSIDA datant de 2019 publiés par Médecins sans frontières. En 2018, on dénombrait 4 300 personnes mortes du Sida en Guinée. Mais seul un quart des personnes atteintes reçoivent des traitement antirétroviraux, notamment en raison des fréquentes ruptures de stocks. Dans les hôpitaux soutenus par Médecins sans frontières, l’association recense des taux de mortalité très élevés, qui peuvent atteindre 40%, parmi ses patients. Ils arrivent en effet souvent à un stade extrêmement avancé de la maladie.
Élisabeth Zézé Guilavogui – Contributrice de Génération qui ose
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